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Parce que c'était lui, parce que c'était moi

  • Photo du rédacteur: Camille Trumpfs
    Camille Trumpfs
  • 8 sept.
  • 2 min de lecture
"Call me by your name, and I will call you by mine."
"Call me by your name, and I will call you by mine."

Pardonnez moi mon père, j'ai fauté. Je m'étais promis de toujours travailler mes écrits avant de les poster. Mais j'ai une envie irrépressible de donner mon avis à chaud sur ce film qui m'a été recommandé par mon ami Baptiste.


Tant de choses séparent ces deux êtres. Quand l'un écrit, l'autre lit. Quand l'un porte des rayures horizontales, l'autre les choisit verticales. Et pourtant, leurs vélos roulent vers la même direction, à l'inverse des autres personnages. Ils se détestent, se cherchent puis enfin, ils s'aiment. D'une manière étrange et inconnue. Mais profondément et c'est saisissant. "Call me by your name" m'a parlé et j'ai adoré.


Du côté d'Elio, on planche sur la recherche de soit à travers l'autre, sa montée en puissance qui conduit aux divers sentiments inadéquats et inévitables, qui forge un individu. Le désir, la jalousie, l'envie de bien paraître auprès de l'autre. En essayant de se forcer à être quelqu'un d'autre sans pour autant pouvoir repousser son désir profond d'être soit et d'aimer simplement. La mouche qui l'incombe et reste dans sa chambre, comme un nuisible qui reste là pour lui rappeler qui il est vraiment. Avant enfin la délivrance de l'acte sexuel, qui conduit le nuisible à suivre désormais Oliver.


L'insatiable est là comme l'arbre fruiter dont il porte quasiment le même nom. Au milieu des abricots, des oranges et des pêches, il sort de l'ordinaire. Il est plus confiant, plus puissant, plus américain. Il a une réelle influence et il le sait. Mais avec Elio c'est différent, il essaie d'être meilleur. C'est puissant et attachant.


Puis le vide. Le train qui s'en va, le plan est long. On espère le voir sauter du train. Mais non. Le train file à vive allure. La chambre est vide. Le coeur est vide. "Parce que c'était lui, parce que c'était moi." Mais la famille est là. Et c'est ce qu'il y a, selon moi, de plus touchant. De la façon la plus surprenante possible dans la cachotterie, la honte de l'époque se transforme en une force psychique. Quelque chose qui dépasse toute logique : l'amour envers un autre être, quelque soit le genre. L'amour vrai.


Le mélange italiano franco-américain (je ne sais pas comment l'exprimer) est sublime. En VO, Timothée Chalamet offre un jeu d'acteur tellement vrai qu'il est même surprenant à la fin du film, de se rendre compte que tout ça s'est bien passé derrière un écran. Comme une illusion d'optique, on a presque l'impression d'observer tout ce qu'il se passe à travers une serrure ou au détour d'un couloir.


L'ambiance visuelle de l'Italie et l'ambiance sonore sont tout aussi remarquables. La musique de Sufjan Stevens (l'un de mes artistes préférés) en est pour beaucoup. S'inscrivant parfaitement dans le récit et le décor.


Un grand film, adapté d'un grand roman qui aura sans aucun doute, sa grande influence sur le monde, sur l'art.


Je recommande à qui que ce soit qui serait amoureux de l'amour.


Et merci Baptiste.

 
 
 

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